Selon le baromètre 2023 de l’assureur Allianz, les cyberattaques sont la crainte n°1 des entreprises suisses, avant les effets de la crise énergétique et les interruptions d’activités.

Les entreprises comme les particuliers sont exposés à des actes cybercriminels qui peuvent être dévastateurs. En quelques clics imprudents, un hacker est en effet capable de s’introduire dans un ordinateur, puis des systèmes informatiques d’une société dans son entier.

Voici trois pistes pour s’armer face au phénomène.

1. Identifier les risques

Dans une étude de Credit Suisse publiée le 2 février dernier, on apprend que 83% des entreprises suisses ont pris des mesures de prévention contre les cyberattaques. Mais à quoi faut-il veiller? Quelles sont les pratiques à adopter en matière de cybersécurité?

Pour Flavien Lallement, ingénieur en cybersécurité chez Zendata, à Genève, les risques dépendent de «l’attaquant». «Une entreprise qui bénéficie d’une grande visibilité sera plutôt victime de groupes organisés, qui visent à soutirer de l’argent via un logiciel malveillant (malware), comme un rançongiciel (ransomware)», précise-t-il.

Une petite structure sera plutôt la cible de hackeurs isolés, «qui cherche des proies faciles et donc celle qui sont moins bien protégées que les autres. Il faut donc adapter la sécurité aux risques encourus».

Un audit de sécurité permet de découvrir les vulnérabilités d’une PME, mais réclame un budget élevé, souligne Flavien Lallement. Sinon, un expert en cybersécurité peut, lors d’une discussion informelle avec le service informatique d’une entreprise, évaluer les risques et définir les enjeux stratégiques. A partir de là, une protection ciblée peut être mise en place.

2. Former le personnel

Il est essentiel d’impliquer les employés dans le processus. Ne serait-ce que pour rappeler l’importance d’avoir un mot de passe complexe, de ne pas utiliser les mêmes identifiants pour les réseaux sociaux et le compte professionnel, etc...

Contre l’hameçonnage (phishing), un exercice grandeur nature se révèle efficace. «Il s’agit d’envoyer aux collaborateurs un courriel simulant une tentative de phishing», détaille notre expert. Le but est de mesurer si un inconnu peut convaincre le destinataire du message de télécharger et d’ouvrir un fichier.

«De tels exercices permettent de développer la sensibilité des utilisateurs à cette problématique. La faille humaine doit, au contraire, devenir le maillon fort de l’entreprise.» (Voir ci-dessous.)

La faille humaine doit devenir le maillon fort de l’entreprise.

Flavien Lallement, ingénieur en cybersécurité

3. Et les assurances cyber?

La donne a changé en matière d’assurance contre les cyberattaques. «Avant, les assureurs avaient du mal à évaluer les risques et leurs primes étaient bon marché», rappelle notre expert. «Aujourd’hui, les prix ont explosé et les assurances couvrent de moins en moins les sommes imposantes qui peuvent être réclamées par des pirates informatiques.»

Les conditions des assureurs peuvent être drastiques, avec demandes de systèmes de protection, analyses, mises à jour…

Fin décembre, Mario Greco, directeur général de Zurich Insurance avertissait, dans une interview au «Financial Times», que «les cyberattaques ne seront plus assurables». Il estime que les cyberattaques représentent un danger qui doit être surveillé et que les gouvernements ont une responsabilité à cet égard.

De son côté, Pierre Mitschi, responsable du volet cyber chez Bâloise Assurances, affirme sur pme.ch que leur cyber assurance couvre 90% des activités économiques des PME suisses. «Elle cible en particulier les entreprises jusqu’à 50 millions de francs de chiffre d’affaires, et couvre notamment la perte de chiffre d’affaires, la réparation du dommage ou encore le cyberchantage.»

Aux entreprises, donc, de bien se renseigner auprès de leurs assureurs.

Etats-Unis: Washington dénonce une cyberattaque chinoise, Pékin répond

Les autorités américaines ont affirmé mercredi qu’une cyberattaque parrainée par la Chine a visé les réseaux d’infrastructures critiques des Etats-Unis. De son côté, Pékin a dénoncé une «campagne de désinformation».